Devlin et Lazulis

Elle attrapa son bras avec un grand sourire au lèvre et le serra bien comme il faut. Celui là elle ne voulait pas le laisser s'échapper. Même si la situation était juste effrayante pour elle. Comment pouvait-elle redonner sa confiance ainsi ? Simplement parce qu'elle avait vomit durant un long voyage en sa compagnie. Incompréhensible, cet homme était un phénomène de la nature, il arrivait à réveiller en elle des sentiments qui était depuis longtemps enfoui et enterrait.

Elle descendit en sa compagnie, grâce aux chaussures assorties à la robe ses pieds allaient beaucoup mieux. Il faut dire aussi qu'ils étaient de qualité et cela changé tout ! Ha le luxe, c'était un tout autre monde de confort et de rêverie.

Une fois arrivé en bas elle trouva le fiacre ou il était et fit un gentil coucou à Albert sans rien dire de plus, un sourire suffisait, il faut dire aussi qu'elle était un peu ailleurs et n'avait qu'une envie : de se retrouver en tête à tête avec Devlin. C'était presque dommage d'être sortie ! Elle serait bien resté une éternité étrenné contre lui . Enfin c'était surtout lui qui était dans ses bras à elle.

Elle rentra à nouveau dans le fiacre, elle c'était à peine regardé dans un miroir du coup quand elle vit son reflet dans l'une des vitres elle se reconnue à peine. Elle se serait presque cru de la haute. Si des personnes qui la croisait la reconnaissait il la traiterait sans doute de voleuse !

Une fois dans le fiacre elle prit ses aise et attendit que Devlin en fit de même pour le regarder. C'était un regarda très tendre, elle n'avait rien à dire ses yeux en disait déjà long. Elle se demandait où Devlin les emmènerait-ils cette fois. Quel genre de restaurant.

Pour s'amuser et pour voir si son souvenir était exact elle commença à parler en Français. Cette langue elle la maitrisait même si elle ne roulait pas parfaitement toutes les lettres. Ce qui lui donnait un jolie accent anglais à la langue française. Et c'était parfaitement compréhensible.

- Je me demandais, vous ne m'avez jamais contredit sur la chose, mais je me rends compte que je vous ai à plusieurs reprises appelé par votre prénom... ce n'est pas un soucis pour vous ? … pourriez vous en faire de même pour moi ? Ce sera beaucoup plus équitable, surtout que je ne crois pas être capable de revenir à votre nom de famille... j'aime tellement votre prénom ! Peu commun mais très joli à prononcer.

Lorsque les vit arriver Albert ne put s'empêcher de s'exclamer un " corne de bouc, zates beau comme des endimanché d'wesmister". Devlin traduisit pour Lazulis .

- Il veut dire par là que nous sommes habillé comme des gens allant à la messe du dimanche à la cathédrale de Wesmister.

Devlin tin la porte à Lazulis pour qu'elle grimpe dans le fiacre , il y avait c'était probablement l'une des plus belles journée de sa vie et pourtant il avait passé la majeur partie de son temps à veiller sur Lazulis inanimé . Lorsqu'elle lui parla en français cela lui revint en mémoire " en effet elle parlait cette langue", d'une manière très agréable à entendre, on s'entait les origines anglais mais les mots n'étaient hachés et avalé comme par la plus part des gens qui maîtrisé mal. Pour sa part Devlin parlait le français .... Comme un français. C'était cela d'avoir une mère venue de ce pays. Il ne pouvait s'empêcher de regarder Lazulis sans parvenir à mettre un mot sur pourquoi il avait été franc avec elle. Comment avait-elle fait pour percer ses défenses pourtant si bien rodé.

- Vous pouvez m'appeler par mon prénom autant de fois que vous le voulez Lazulis. Et même en publique. Je déteste quand on est guindé par les conventions et autre entrave et rien ne m'a fait plus plaisir que lorsque vous avez commencé à m'appeler par mon prénom en fait.

Et il était parfaitement sincère.

Lazulis : Voilà, il venait encore de la toucher, non pas physiquement, mais en plein cœur. Quand il prononça son prénom, une flèche transperça une nouvelle fois le cœur de la jeune femme. Il savait vraiment y faire pour l'atteindre, il n'y avait pas à dire. Elle sourit de plus belle, ses joues, c'était empourpré à nouveau.

- Et bien voilà un nouveau point commun que nous avons. Je n'aime pas non plus devoir être quelqu'un d'autre. En fait, il fut un temps où je le faisais... Mais aujourd'hui, je crois que je m'en fiche complètement, c'est depuis ce matin en fait. Je n'ai plus envie de m'embêter, c'est très fatiguant de devoir toujours faire attention à l'avis des gens. Surtout que ni vous ni moi ne devons rien à personne. Enfin, je parle pour vous, mais peut-être avez-vous des obligations envers votre famille ?

Le fiacre avait repris sa route et recommencait à secouer le couple dans tous les sens. Qu'est-ce qu'elle adorait ! Au moins de cette façon, elle pouvait être tout contre Devlin. Et puis là, elle ferait attention à ne pas se laisser propulser à travers le fiacre, ses vêtements-là, elle ne pourrait pas les rembourser.

- Votre Français est parfait ! J'adore vous entendre parler de cette façon, c'est aussi joli qu'une belle chanson à mes oreilles. Alors je vais continuer de converser comme ça si cela ne vous dérange pas. Où nous emmenez-vous cette fois-ci ? Nous aurons pas mal voyagé aujourd'hui !

Le fiacre venait de s'arrêter et heureusement, cette fois Lazulis avait tendu ses jambes pour ne pas voler de l'autre côté. Dehors, sans qu'elle le sache, se trouvait le policier qu'elle avait malmené plus tôt dans la journée et sortie inconsciemment pour se retrouver littéralement face à face avec lui. En voyant le gros bleu qu'il portait, elle se dit qu'elle ne l'avait pas loupé. Elle resta là, plantée et bloqua le passage à Devlin, sans faire exprès.

- Ha... haha quelle belle surprise.

Reprit-elle en anglais pour s'adresser à l'agent de police qui commença à froncer les sourcils. Il semblait halluciner totalement et se retrouva pris au dépourvut.

- Oh, cela ne me dérange absolument pas.
Répondit Devlin dans son français.

- J'ai tellement peut l'occasion de pratiquer le français, que tout est bon à prendre. Et j'adore la manière dont vous parlez.

Tout comme Lazulis, Devlin fut secoué en tout sens par la conduite de furieux à laquelle se livrait Albert. Passant un bras autour des épaules de Lazulis, il serrait tout contre lui pour la protéger, s'esclaffant :

- Ce môme va nous tuer.

Il avait beau se plaindre, il prenait plaisir à ce rodéo improvisé. Leur destination était l'un des restaurants les plus couru de Londres. Le genre de restaurant où l'on regardait les couverts où l'on se demandait pourquoi il y en avait autant. Lorsqu'ils arrivèrent et que Lazulis descendit, elle se figea au plus grand étonnement de Devlin. Celui-ci vit la cause de cette immobilité. Le policier qui avait servi plusieurs heures auparavant de punching-ball à Lazulis.

- Vous ???

S'exclama l'homme de loi. À la fois furieux et heureux d'avoir retrouvé celle qu'il lui avait échappé.

Lazulis : Le policier après son temps de réaction attrapa fermement Lazulis par le poignet, sans faire attention une seule seconde à celui qui allait sortir à la suite de la dame.

- Je vous emmène au poste pour violence envers agent de la loi et déli de fuite.

Lazulis essaya de s'extirper de son étreinte et lui colla une gifle sur le visage. Encore quelque chose de très puissant. L'agent aurait sans doute un autre bleu.

Ce coup l'énerva de plus belle et il rigola nerveusement en attrapant les menottes qui étaient dans l'une de ses poches pour accrocher le poignet de Lazulis puis le sien.

Policier : - vous pouvez vous débattre, je ne vous lâcherai pas ! De plus, je vois que vous êtes à l'origine d'un vol, vous une roturière portant une robe aussi magnifique, ce n'est juste pas possible.

En fait, il était tout simplement obnubilé par la femme et n'avait pas vu du tout vu Devlin ! Il commença à la tirer.

Laz : - Mais lâchez-moi abruti !! Vous l'avez bien mérité !

Avec elle qui parlait très fort, le monde commença à s'intéresser à la scène qui se déroulait. Cette femme n'avait vraiment pas de manière, en plus elle devait avoir fait quelque chose de grâve, pour se faire arrêter de la sorte. Une gifle était suffisante pour cela de toute façon.

Devlin était témoin d'une scène des plus étonnante. Mais une chose était certaine dans la tête du détective, il était hors de question qu'un policier gâche sa soirée.

- S'il vous plaît monsieur l'agent, je crois qu'il y a un petit malentendu, il ne s'agit pas là d'une simple roturière il s'agit de ma coéquipière.

Policier : - Coéquipière ?

Dit-il interloqué .

Dev : - Oui, je suis Devlin Stanton.

Policier : - Stanton ?

Fit l'agent.

L'agent semblait y croire à moitié.

Devlin : - Pardonnez nous pour le geste de ce matin, mais nous avions urgemment besoin d'infiltrer un gang et cela était nécessaire. Nous n'avons pas eut le temps de vous prévenir, étant pris au dépourvu. Veuillez accepter mes plus plates excuses, ainsi que celle de ma coéquipière. Et croyez moi que je saurais vous dédommager comme il se doit... euh ... Agent ?

Semblant vouloir s'enquérir du nom du policier. Le policier semblait être de bien méchante humeur, mais tenter de tenir tête à quelqu'un qui discutait avec le chef de Scotland yard, n'était peut-être pas une bonne idée.

Lazulis : Lazulis tourna la tête vers Devlin en haussant les sourcils. Il avait autant d'influence que cela ? Incroyable encore une fois, et cela, l'arrangeait bien. Elle rigola intérieurement et se racla la gorge en regardant le policier dans les yeux qui semblait légèrement déstabilisé.

Celui-ci se dépêcha de chercher la clef des menottes et défit celle-ci du poignet de mademoiselle Winchester. Lazulis reprit son bien et le frotta légèrement là où le lien l'avait, on ne peut plus irrité la peau. Elle aurait pu jouer là-dessus, taquiner là dessus, mais elle n'allait pas causer plus d'ennuis que cela à Devlin. Elle préféra se taire, s'écarta du chemin de son « coéquipier » pour venir se mettre à ses côtés et s'accrocher à son bras très fièrement. D'ailleurs, elle avait relevé très légèrement le menton.

Le policer grommela, hésita puis laissa tomber en pestant. Autour d'eux, les gens chuchotaient entre eux, mais Lazulis ne préféra pas en tenir compte. Même si, ne pas avoir pu casser le bras de l'agent l'avait littéralement frustrée. Elle commençait à se demander si elle n'était pas sadique.
Elle attendit que l'agent s'éloigne pour s'adresser de nouveau à Devlin en français.

- Vous m'avez sauvée encore la mise, ma liste de dette s'allonge au fil du temps. Il va falloir que je vous rende la pareille d'une façon ou d'une autre, n'est-ce pas coéquipier ?

Elle lui fit un clin d'œil et rigola en s'avançant avec lui. Elle venait de comprendre devant quel restaurant ils étaient et resta bouche bée. C'était un des plus beaux endroits de Londres et d'ailleurs elle n'y avait jamais mis les pieds, elle n'avait même jamais osé en rêver en fait .

- Je suis vraiment gâtée, pincez-moi, je suis en train de rêver ?

Pour le remercier, en tout cas en attendant de pouvoir le remercier d'une autre façon, elle se mit légèrement sur la pointe des pieds et vint lui donner un baiser aux coins des lèvres. Elle ne voulait pas plus l'embarrasser que cela devant toute la populace .

Devlin faisait peu cas de l'attroupement qu'avait engendré la scène lorsque Lazulis vint l'embrasser.
Il est vrai qu'il ne e venait pas souvent ici, non pas par manque de moyens (il en avait à revende, mais cela lui aurait rapporté plus d'argent), ni pour la cuisine (qui était l'un des points forts de cet établissement), mais pour l'ambiance!
Ambiance trop guindée à son gout, trop "Manger est une chose sérieuse qu'il faut prendre sérieusement"!

Pourtant, les circonstances en valaient la peine... et cette jeune femme ravissante qui venait de lui embrasser la joue aussi
Il la regardait en souriant, trouvant le geste agréable: doux contact assorti de la bonne humeur et d'envie légère de casser les codes:
-Tant qu'à sortir, autant ne pas se priver, non?

Il tendit le bras à Lazulis pour qu'elle puisse le prendre et qu'ils entrent ensemble dans ledit restaurant.
Bien qu'il souriait et exprimait sa joie de manière assez ouverte, rien ne lui faisait plus plaisir que de partager avec elle ces instants. La soirée leur appartenait

Elle s'accrocha de nouveau à son bras et se pavana fièrement auprès de monsieur Stanton , elle se sentait presque importante à ses côtés. Une fois entré, un homme à l'entrée demanda à Devlin s'il avait une réservation. Quand l'homme reconnu monsieur Stanton ,il ferma précipitamment son bouquin pour passer de l'autre côté et emmener le couple à l'une des plus belles tables. Encore une fois, elle se trouvait plongée dans un tout autre monde.

Elle ne connaissait pas du tout cet endroit et observa chaque détail du lieu. C'était doré, cristallin, brillant, indécent. Une fois arrivé a table, une grande table Lazulis se laissa asseoir par son ami mais se releva juste un peu pour venir coller sa chaise à ses côtés. Ça ne se faisait pas, mais elle s'en fichait complètement, elle voulait juste profiter d'une proximité avec Devlin.
Commençant à le connaître, elle était persuadée que cela ne le dérangerait pas. Lazulis attrapa une des cartes que le serveur tendait et la donna à Devlin, le serveur ne semblait pas très ravi de la position qu'avez prit Lazulis a table.

Serveur : - excusez-moi madame....mais....vous ne devriez pas vous installer de la sorte.
L'homme semblait hésitant sur ses propos, surtout face à Devlin.

Lazulis ne dit rien... elle se contenta de regarder la carte ignorant tout bonnement l'homme qui semblait vouloir être insistant là dessus.

Devlin passait la plus belle soirée depuis le temps où il s'était trompé. Souvenir horrible qui lui revenait à chaque fois qu'il était proche d'une femme et qui, ce soir, semblait avoir été jeté aux oubliettes.
Comment faisait-elle pour effacer ainsi ces événements qui l'avaient plongé en plein cauchemar éveillé ?

Après avoir aidé la jeune femme a s'assoir en lui tenant élégamment la chaise, geste à la mesure née de son éducation sévère ne pardonnant aucune faute, il prit place et vit Lazulis, à DA plus grande joie, se rapprocher.

Dieu qu'il était bon d'avoir tiré le patron de ce restaurant d'un mauvais pas qui
L'aurait conduit au scandale et à la ruine.

Le serveur sembla trouver le comportement de la belle inconvenant, mais cela ne dérangeait pas le détective un instant. Voir même, elle lui plaisait étrangement.
-ne vous inquiétez pas, mon ami. Cela ne m'offusque point.
Manière polie mais facile a comprendre de dire: "mêlez-vous de vos oignons!"

Comme de classique, on donnait aux dames des cartes sans prix, celles contenant les "douloureuses" étant réservées aux messieurs.
Prix que Devlin ne regarda même pas. Ce soir, il voulait se faire plaisir... et lui faire plaisir.
À son bras, en sa présence, il se sentait pousser des ailes.

Il la regarda lire le menu du coin de l'œil et dit au serveur:
-nous commencerons par une bouteille de Don Perignon grande réserve...
Il demanda à Lazulis:
-Avez-vous fait votre choix, très chère?
Il avait vu le regard émerveillé de la jeune femme en entrant de ce lieu. Il rêvait que ce regard ne se ternisse jamais.

… Il rigolait ? Cette bouteille valait plus cher que ça propre vie !, elle le regarda avec de grands yeux et posa son doigt sur la carte au hasard.

- Ça sera du saumon pour moi… Quoi que, vous vous y connaissez peut-être mieux, alors si vous pouviez me conseiller, je ne dirais pas non !

Elle lui tira la langue malicieusement, il était mieux de rire de son ignorance.
Par envie, elle vint prendre la main de l'homme dans la sienne et la serra un peu. Mais cela ne dura pas longtemps quand elle comprit ce qu'elle était en train de faire. C'était rare, mais miss Winchester était gênée d'avoir fait ça.

- Vous voyez ce que vous me faites faire ! En tout cas merci pour cette soirée...

Devlin avait l’œil brillant de celui qui se sentait on ne peut mieux.
La présence de la jeune femme lui était plus précieuse qu'il ne pensait. Ce frisson, ce cœur... il fallait qu'il se contrôle, qu'il reste et demeure imperméable... chose difficile.

-Je pourrais vous conseiller sur le vin qui serait adéquat, mais guère plus. Je trouve votre choix des meilleurs.
2 tartares de saumon fumé à la mode scandinave en entrée. Fit-il au serveur. Nous verrons pour la suite

Lorsqu'elle saisit sa main, il ressentit un picotement des plus agréables.
Il plongea son regard dans le sien, serrant la main de la jeune femme.

La plaisanterie mêlée d'une certaine gène lui fit l'effet d'un feu d'artifice:
-Merci à vous, de me faire passer un aussi bon moment.
Avant de faire un clin d'oeil malicieux:
-Attention! Vous pourriez faire des bêtises! Avant de sourire, espiègle.
Au yeux de la société, elle en avait fait, et pas qu'un peu!

Lazulis regarda le serveur mécontent, partir pour annoncer leurs commandes. Son comportement ne lui plaisait pas ? Tant pis. En générale, elle aurait tout fait pour se montrer correct et très polie. Là, elle n'en avait juste pas envie, avec Devlin, elle ne voulait pas être la fausse Lazulis.

- Des bêtises ? Je dois avouer que c'est plutôt amusant d'en faire avec vous ! Je serais tentée de recommencer encore et encore, juste pour m'amuser ! Après tout si je comprends bien, avec vous, Devlin, je ne risque rien ? Prenez ce policier par exemple, celui que vous avons recroisé à l'entrée, .....d'ailleurs, son nez était dans un de ses états ! .. Bref et bien, il semblait vraiment beaucoup vous respecter ! Il n'a pas beaucoup discuté et cherché de vous dissuader. Je me doutais que vous aviez un certain statut, mais je ne pensais pas que vous aviez autant d'influence chez les autres. Je devrais peut-être en profiter ?Je rigole bien sûr, je ne fais pas qu'attirer des ennuis, je peux me tenir.


Elle eut un petit rire, elle parlait beaucoup tout à coup, mais quelque chose qui avait attiré son regard lui coupa le sifflet.

Un couple et leurs enfants venaient de rentrer dans la salle. Ils semblaient bien habillés et très heureux. Le regard et l'expression de Lazulis avaient changé du tout au tout à cette apparition.
Cet homme, la jeune femme le connaissait, enfin, elle l'avait connue. Elle se tendit, mais préféra essayer d'en faire abstraction. Décidément aujourd'hui, il n'y avait que des surprises. Même si celle-là, elle aurait préféré s'en passer. La jeune femme attrapa une fourchette pour s'occuper la main et d'un coup planta celle-ci dans la table.

- Vous venez souvent ici ?

Demanda-t-elle à Devlin. Heureusement, cet homme avait le don de lui faire oublier presque tout.

Devlin eut un rire joyeux aux paroles de Lazulis.

- Oh vous savez, je discute souvent avec le chef de Scotland yard, en générale ça refroidit un peu les autres.

Il se pencha vers la jeune femme, un sourire qui en disait long aux lèvres.

- Mais je suis toujours partant pour des bêtises.

Avec un petit rire. Il sentit subitement Lazulis se crisper, un coup d'œil rapide, sembla lui donner l'origine d'un tel revirement. La fourchette plantée dans la table montra que la crispation n'était pas anodine. Il aurait voulu en demander la raison, mais la phrase de la jeune femme lui indiqua qu'elle voulait changer de sujet. Logique dirait-on dans ce genre de situation.

- Pour ainsi dire, jamais.
Fit-il en rigolant.
- Mais je trouvais que l'occasion était trop belle. C'eut était dommage d'aller dans une auberge du port.

La main de Lazulis se crispa de plus belle sur la fourchette toujours enfoncée dans la table, quand elle vit que le serveur venait à diriger la petite famille à la table qui se trouvait juste à côté d'eux. Elle garda le regard de Devlin dans le sien. Ses yeux devaient être vraiment très flippants, elle avait arrêté de cligner des paupières en essayant de se concentrer sur ce que disait l'homme.

Voilà qu'ils commençaient à discuter ensemble à côté, cela énervait au plus au point Lazulis qui marmonnait des injures entre ses lèvres. Là, encore elle fixait toujours Devlin. Il la prendrait sans doute pour une folle, il y avait de quoi en même temps. Il y avait plusieurs solutions à ce problème. Soit elle tuait leurs voisins, soit elle s'en allait. Mais s'en aller était juste impensable pour elle ! Et tuer des gens en public comme ça ... Et bien ça ne se faisait pas. Alors elle lâcha la fourchette et vint prendre une main de Devlin dans les siennes et les serra.

- Devlin, j'vous en supplie, faites moi penser à autre chose....

Le tableau qui se peignait sur les yeux de Devlin lui décrivit un contentieux qu'il ressentait fortement. Il serra la main de Lazulis, plongeant son regard dans le sien, de toute évidence, elle avait un souci avec cette famille. Devlin se sentait partagé entre le fait de savoir ce qu'il posait problème et celui d'exaucer son souhait de parler d'autre chose. Il opta pour l'instant pour la seconde solution.

- J'ai remarqué chez vous des babioles venue d'Egypte, y êtes vous allée ?

Il se rappelait que l'évocation du précédent voyage en Chine l'avait également mise de mauvais poil. Autant alors ne pas insister sur le sujet chinois.

Lazulis l'écoutait, il était vraiment charmant de céder à ses caprices et de supporter cette tension. Elle serra de plus belle sa main sans le lâcher du regard.

- Et bien... C'est-à-dire que oui, c'était juste avant notre rencontre. Nous y sommes allés pour des fouilles dans la Pyramide...

Avec le rire de l'autre connard, il était très difficile de se concentrer. Combien de fois, Lazulis aurait aimé tirer une balle dans la tête de ce type qui l'avait abandonnée ? ... Là, elle n'avait pas de pistolet, mais la fourchette ferait très bien l'affaire. Elle retira celle-ci de la table et se leva, elle allait le planter, c'est sûr.

Après l'explication plus que courte, Devlin vu brusquement l'expression de Lazulis changer, signe de l'ire dévastatrice qui l'emplissait. Il la vit dégainer sa fourchette pour, il n'eut aucun doute là-dessus, abattre un brave indicatif sur leurs bruyants voisins. Quitte à faire fit de toute forme de convenance, autant le faire pour de bonne raison. Le regard meurtrier de Lazulis laissait peu place au doute quant à ses intentions. Devlin fut prompt à se pencher saisissant le poignet armé de Lazulis et la contraignant à se rasseoir, tentant tant bien que mal, enfin plus mal que bien, d'y mettre de l'élégance.

- Regardez-moi Lazulis, regardez-moi.

Le visage de Devlin était sérieux, mais pas colérique.

- Que se passe t-il ?

Demanda t-il.

- Que vous a fait cet homme ?

Chuchota t -il .

Quelque chose était en train de la retenir. L'état de Lazulis était tellement ardu qu'elle en avait presque oubliée avec qui elle était. Une fois rassise, elle n'était toujours pas calmée. Elle voulut se relever à plusieurs reprises pour retenter le coup, mais Devlin l'en empêcha. Mine de rien, il était vraiment très fort ! Peu de personnes avaient l'audace de pouvoir retenir la femme surtout dans cet état-là.
Elle se mordit la lèvre à de multiples reprises, il semblait qu'elle suffoquait. Elle voulait s'exprimer auprès de Devlin, lui dire à quel point ce type était une ordure finie... Mais ça ne sortait pas... En tout cas pas dans l'immédiat, il n'y avait que du silence qui sortait des lèvres de Lazulis... jusqu'au moment où elle put enfin prononcer un mot. Là, elle commença à crier.

- Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a profité de moi pendant 2 ans ! M'a laissé un enfant sur les bras et ... Et n'en a jamais demandé nouvelle !!

Elle tourna sa tête vers le type en question et cria encore plus fort.

- Un homme qui n'est même pas au courant de la mort d'un de ses enfants ! Qui laisse tomber son aimé pour une autre !! Il mériterait que je lui plante une fourchette dans l'œil.

Les gens semblaient offusqués, et ceux de la table voisine encore plus. La mère tentait de boucher les oreilles des enfants et l'homme resta sur le cul. Il n'avait même pas remarqué Lazulis en rentrant dans le restaurant. Après tout, que faisait-elle ici. Si Devlin ne la retenait pas assez, elle se jetterait sur le type.

Il y avait peu de chose qui arrivait à mettre la honte à Devlin. Lazulis en avait trouvé une, mais Devlin n'en laissa rien paraître.

- Allons je crois que ce n'est pas le meilleur endroit pour en discuter, quoi que...

Il n'avait pas remarqué le serveur qui amené la bouteille de Don Perignon, Devlin estima que la malchance était de la partie et que la soirée ne s’annonçait pas très bien.

- Je crois qu'il vaudrait mieux y aller.

Non sans jeter un regard à l'homme qui semblait signifier, nous en rediscuterons cher ami. Essayant tant bien que mal d'aligner courtoisie et fermeté, il commença à emmener Lazulis, bien malgré elle et s'emparra de la bouteil de Don Perignon qui se trouvait dans le sceau à glace.

- Je passerais régler la note demain, j'emporte ceci.

Malgré la situation il gardait un air désinvolte , presque détâché. Devlin semblait à l'aise dans toutes les circonstances, même les pires. Il emmena Lazulis Hors du restaurant sans la moindre impression d'autorité. Albert se tenait non loin sur son fiacre dégustant un gros sandwich. Surpris de voir les deux sortir si tôt.

Albert : Bon alors qu'est qui vous arrive. Demanda t- il .

- La table était bancale

Répondit Devlin.

Il invita Lazulis à monter dans le fiacre, toujours gentillement mais assez fermement pour qu'elle ne retourne pas arracher les yeux du malotru.

Devlin du se débattre pour emmener Laz à L'extérieur, elle voulait tuer son ex ça c'était certain. Une fois dans le fiacre elle s’extirpa de l'étreinte de Devlin, les larmes lui montaient aux yeux. Mais elle se calma d'un coup et se laissa tomber sur le siège.

- Je suis vraiment désolé.. désolé désolé...

Elle tremblait de plus belle et essayait de se contenir. Elle avait gâchée la soirée mais plus elle avait du mettre la honte à Devlin, c'était inacceptable.

Devlin s'était assi en face de Lazulis et l'observait avec un visage où on pouvait lire autant l'étonnement que la compassion suite à ce qu'il venait de découvrir.
Lazulis avait eu un enfant? Avec un homme qui l'a abandonnée? Et, pire que tout: l'enfant était mort?
Comme tout un chacun, Devlin estimait qu'aucun parent ne devrait survivre à ses enfants. Il était dans l'ordre des choses que les parents partent les premiers, laissant sur Terre la seule chose vraiment importante: leur descendance.
Hélas, il semblerait que la jeune femme avait été obligée de faire la chose la plus terrible qui puisse exister: organiser les obsèques de son propre héritage qui aurait du être laissé au monde.

-Laissez-là. Je n'en mourrai pas.Que s'est-il passé?

La question était brève, mais facile à comprendre. Certes, les événements avaient permis au détective de voir rapidement l'origine de la colère de la jeune femme, mais il avait besoin de savoir.
Nion pas par curiosité malsaine, mais juste parce qu'il voulait comprendre la jeune femme assise en face de lui qui semblait lutter contre les larmes.

Lazulis avait finalement réussi à prendre sur elle ! C'était quelqu'un de forte, et même si Devlin la faisait craquer, elle n'allait pas pleurer deux fois en deux jours ! C'était un coup à avoir une migraine. Elle se tapota les joues et posa ses mains sur ses propres cuisses en regardant Devlin dans les yeux. Après ce qu'elle venait de lui faire, elle pouvait bien lui expliquer la situation. Elle soupira un moment et prit un petit temps avant de lui répondre.

- Il y a quelques années de cela, j'étais avec un homme, celui que vous avez pu voir avec sa petite famille dans le restaurant... Cet homme jurait m'aimer comme jamais, mais jamais il ne m'avait demandé ma main. Un jour alors que cela devait faire 2 ans que nous étions ensemble... Il a disparu et je l'ai recroisé au bras d'une autre femme. À l'époque, je n'ai su rien faire tellement cela m'avait choquée. 7 mois plus tard, j'enfanté... Et cet enfant, je l'appelais Edwards. J'ai voulu prévenir le père tout de même, mais il a tout fait pour m'éviter et m'ignorer. Alors j'ai pris encore sur moi... Surtout deux ans plus tard ou... Mon enfant est mort suite à une terrible pneumonie. Les médecins n'ont rien su y faire... Et cet homme-là n'en avait eu que faire.

À cet instant, ses mains serraient sa propre jupe de nervosité.

- Mais je crois que je vous ai assez embêté avec tout ceci... La journée a du être sacrément longue pour vous et si vous le voulez, vous pouvez me déposer n'importe où, je pourrais rentrer seule, ce n'est pas un souci. Pour ce qui est des vêtements, je ferai en sorte de les laver et vous les ramènerai à l'un de vos domiciles d'une façon ou d'une autre... Enfin, je ne dis pas pour ne pas vous créer plus d'ennuis que j'en ai fait jusqu'à maintenant.

Elle rigola nerveusement et là après s'être attardé dans le regard de l'homme, elle détourna le sien et regarda vers l'extérieur du fiacre.

Devlin écouta l'histoire de Lazulis et fut atterré parce qu'il apprenait.
Dieu, quel terrible destin elle avait affronté: abandonnée par un homme qui lui avait laissé un enfant sur les bras... perdre son enfant par la suite.
Son visage grave ne pouvait se détacher de celui de la jeune femme qui avait fait de gros efforts pour lui raconter ce douloureux épisode. Il avait de la peine pour elle. Une peine sincère et profonde.
Ce qu'elle avait enduré... il le ressentait maintenant.
Il était hors de question pour lui de la laisser ainsi seule à sa peine après ces retrouvailles mouvementées mais passionnantes

-Je suis navré pour votre enfant. Cela a dû être des moments terribles. Je comprends mieux votre colère: ce qu'a fait cet homme est inadmissible.
Fit-il avec sérieux avant d'avoir un mince sourire.
-Mais je ne tiens pas à vous déposer où que ce soit, à l'abandon dans cette ville sans avoir finalement partagé un bon diner. Il n'y a pas qu'un seul restaurant, dans cette ville

Devlin aurait pu la morigéner ou la chasser pour son comportement au delà du tolérable, mais ce qui était intolérable pour les uns ne l'était pas forcément pour lui: Lazulis avait de bonnes raisons à sa colère... et il ne voulait pas la quitter si vite.

- Devlin... Vous.... Vous êtes vraiment trop gentil avec moi, n'importe qui d'autre m'aurais sans doute mise dehors ou... Non laissez, je devrais profiter de votre gentillesse... Merci de votre compréhension... Je vais essayer de me tenir si vous voulez allez ailleurs.. Après je peux vous proposez quelque chose...

Oui, elle passait du coq à l'âne, mais elle n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sors. La rage était toujours présente, mais Devlin avait totalement réussi à la faire redescendre grâce à son calme.

- Je peux toujours vous proposer de vous mijoter quelque chose, histoire de me faire pardonner... Enfin, je dis ça, je n'ai pas envie de vous empoisonner !

Elle rigolait bien sur, c'était une blague, mais Lazulis pour ceux qui la connaissait, savait très bien cuisiner ! Elle avait passé un certain temps dans la cuisine de sa famille pour concocter des plats pour tout le monde. Enfin, elle avait toujours et surtout cuisiné avec des produits de basse qualité et peu couteux.